" Quel ennui que les insomnies ! Monsieur, je vous suis chaque nuit Votre cabas au bout des bras, Qu'à la même heure au même endroit Discrètement d'un coup de botte, Vous balancerez dans la flotte Dans la tombe à Monsieur Surcouf Et plouf ! C'est quoi cet étrange labeur ? A votre place j'aurais peur Il suffit de si peu et crac Un de ces jours le fond d'un sac Sèmera derrière votre dos Les lambeaux de votre fardeau Goutte à goutte et touffe par touffe Et plouf ! Suffit qu'un pêcheur à la ligne Un jour sorte de sa consigne Un de ces mille et un bagages Oubliés au cours d'un voyage Ou que je renonce à me taire Que je lâche un bout du mystère Au bout d'un comptoir à l'esbrouffe Et plouf ! Que, raide, un matin sur ce quai On vous trouve entre deux paquets Triste la vie que votre vie A propos, êtes-vous suivi ? Je veux dire, par un docteur ? Tous ces va-et-vient à plus d'heure A nos âges le coeur s'essouffle Et plouf ! Mais n'aie rien à craindre, Monsieur, Je suis simplement un curieux, Un curieux manquant de sommeil Qui vous escorte dans vos veilles Comptant vos venues sous le pont Comme on compterait des moutons Avant que le fleuve les bouffe Et plouf ! Et vous allez rentrer chez vous Rue Gît-le-Coeur, à pas de loup, Voisin parmi d'autres voisins Dessinés par l'ombre au fusain Bonne nuit, au revoir Monsieur Auriez-vous par hasard du feu ? J'ai mouillé ma boîte d'alloufs Et plouf !
" Quel ennui que les insomnies !
Monsieur, je vous suis chaque nuit
Votre cabas au bout des bras,
Qu'à la même heure au même endroit
Discrètement d'un coup de botte,
Vous balancerez dans la flotte
Dans la tombe à Monsieur Surcouf
Et plouf !
C'est quoi cet étrange labeur ?
A votre place j'aurais peur
Il suffit de si peu et crac
Un de ces jours le fond d'un sac
Sèmera derrière votre dos
Les lambeaux de votre fardeau
Goutte à goutte et touffe par touffe
Et plouf !
Suffit qu'un pêcheur à la ligne
Un jour sorte de sa consigne
Un de ces mille et un bagages
Oubliés au cours d'un voyage
Ou que je renonce à me taire
Que je lâche un bout du mystère
Au bout d'un comptoir à l'esbrouffe
Et plouf !
Que, raide, un matin sur ce quai
On vous trouve entre deux paquets
Triste la vie que votre vie
A propos, êtes-vous suivi ?
Je veux dire, par un docteur ?
Tous ces va-et-vient à plus d'heure
A nos âges le coeur s'essouffle
Et plouf !
Mais n'aie rien à craindre, Monsieur,
Je suis simplement un curieux,
Un curieux manquant de sommeil
Qui vous escorte dans vos veilles
Comptant vos venues sous le pont
Comme on compterait des moutons
Avant que le fleuve les bouffe
Et plouf !
Et vous allez rentrer chez vous
Rue Gît-le-Coeur, à pas de loup,
Voisin parmi d'autres voisins
Dessinés par l'ombre au fusain
Bonne nuit, au revoir Monsieur
Auriez-vous par hasard du feu ?
J'ai mouillé ma boîte d'alloufs
Et plouf !
" plouf " ! vite dit , vite fait !
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * *