Philosophie - Sartre : Suis-je condamné à être libre ?

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  • เผยแพร่เมื่อ 8 ต.ค. 2019
  • Retrouvez-moi en live sur Twitch : / coursitout ! Dans cette vidéo nous allons étudier un texte de Jean-Paul Sartre, philosophe français du vingtième siècle, portant sur la liberté face à la maladie. Pourquoi sommes-nous condamnés à être libres ?
    Le texte :
    « Me voilà tuberculeux par exemple. Ici apparaît la malédiction. Cette maladie qui m’infecte, m’affaiblit, me change, limite brusquement mes possibilités et mes horizons. J’étais acteur ou sportif, je ne puis plus l’être. Ainsi, négativement, je suis déchargé de toute responsabilité touchant ces possibilités que le cours du monde vient de m’ôter . C’est ce que le langage populaire nomme être diminué […] J’étais un bouquet de possibilité, on ôte quelques fleurs, le bouquet reste dans le vase, diminué, réduit à quelques éléments. Mais en réalité il n’en est rien. Cette image est mécanique. La situation nouvelle quoique venue du dehors doit être vécue c’est-à-dire assumée dans un dépassement. Il est vrai de dire qu’on m’ôte des possibilités mais il est vrai aussi que j’y renonce ou que je m’y cramponne ou que je ne veux pas voir qu’elles me sont ôtées ou que je me soumets à un régime systématique pour les reconquérir. En un mot ces possibilités ne sont donc pas supprimées mais remplacées par un choix d’attitudes possibles envers la disparition de ces possibilités. Et d’autre part, surgissent avec mon état nouveau des possibilités nouvelles, possibilités à l’égard de ma maladie (être bon ou mauvais malade). […] Autrement dit la maladie est une condition à l’intérieur de laquelle l’homme est à nouveau libre et sans excuses. Il a à prendre la responsabilité de sa maladie. Reste qu’il n’a pas voulu cette maladie et qu’il doit à présent la vouloir. Ce qui n’est pas de lui, c’est la brusque suppression des possibilités. Ce qui est de lui, c’est l’invention immédiate d’un projet nouveau à travers cette suppression […] Ainsi ma liberté est condamnation parce que je ne suis pas libre d’être ou de n’être pas malade et la maladie me vient de dehors, elle n’est pas de moi, elle n’est pas ma faute. Mais comme je suis libre, je suis contraint par ma liberté, de la faire mienne, de la faire mon horizon, ma perspective, ma moralité… Je suis perpétuellement condamné à vouloir ce que je n’ai pas voulu, à ne plus vouloir ce que j’ai voulu, à me reconstruire dans l’unité d’une vie en présence de destructions que m’inflige l’extérieur. Ainsi suis-je sans repos : toujours transformé, miné, laminé, ruiné du dehors et toujours libre, toujours obligé de reprendre à mon compte ce dont je ne suis pas responsable. Totalement déterminé et totalement libre. Obligé d’assumer ce déterminisme pour poser au-delà les buts de ma liberté, de faire de ce déterminisme un engagement de plus ».
    Jean-Paul Sartre, Cahiers pour une morale (1947-1948).
    Sources :
    fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pa... #coursitout #philosophie #éducation

ความคิดเห็น • 6

  • @kilian7591
    @kilian7591 4 ปีที่แล้ว +7

    Ma professeure de philosophie inclut plusieurs de vos vidéos dans notre cours à distance, et à chaque fois c'est très bien expliqué! Personne le dit, mais ces petits cours sont bien utiles

    • @Coursitout
      @Coursitout  4 ปีที่แล้ว +2

      Merci beaucoup !

  • @mathiscavichioli2694
    @mathiscavichioli2694 3 ปีที่แล้ว +3

    Merci beaucoup je me lasse pas de vos vidéos qui permettent d'affiner considérablement notre compréhension de l'existentialisme

  • @multi6364
    @multi6364 3 ปีที่แล้ว +1

    Excellente vidéo

  • @lucasholef9607
    @lucasholef9607 ปีที่แล้ว

    Analyse intéressante, cela dit il me semble important de préciser que Jean-Paul Sartre a écrit ces mots non pas à la fin de sa vie mais dans les années 47-48 et que cela a été publié par sa fille adoptive 3 ans après sa mort (1983) puisque "cahiers pour une morale" constituent des notes inachevées.