Le Secours aux enfants (trim. 1/2024)

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  • เผยแพร่เมื่อ 28 ธ.ค. 2023
  • Une des mécènes de l’œuvre des enfants à la Montagne du pasteur Louis Comte (1857-1926), Marguerite de Félice (1882-1967) soutient les victimes de Franco pendant la guerre d’Espagne. Elle crée pour les plus jeunes un accueil à la Guespy du Chambon où elle embauche une Catalane, médecin réfugiée, Juliette Usach (1899-1984).
    Originaire de Bâle, profondément humaniste, Marguerite suit l’émergence du Service civil international, créé en 1920 par le quaker suisse Pierre Ceresole (1879-1945), pour une réconciliation entre les peuples.
    En 1934, ce mouvement engage le dynamique Rodolfo Olgiati (1905-1986) qui lui donne une nouvelle impulsion depuis Berne. Il y organise un « Comité neutre de secours aux enfants d’Espagne » qui intervient sous le nom de « Ayuda suiza » en Catalogne.
    À la victoire de Franco en 1939, leurs actions humanitaires se recentrent en France avec l’appui de sa puissante sœur aîné, la Croix-rouge suisse fondée à Berne en 1866, pour bénéficier de leur protection diplomatique. Le comité devient alors le « Secours aux enfants de la Croix-Rouge suisse » qui installe des structures d’accueil dépendant de trois centres régionaux : Paris, Lyon et Toulouse. Une douzaine d’hébergements sont actifs dans la zone sud en 1942.
    Des anciens de Ayulda suiza y persévèrent comme Élisabeth Eidenbenz (1913-2011) en sa maternité d’Elne près de Perpignan. D’autres s’intègrent comme Rosa Näf (1911-1996), vieille connaissance du médecin chambonnais Roger le Forestier, au château de La Hille en Ariège. Elle deviendra célèbre pour y avoir sauvé des dizaines d’adolescents juifs de la déportation.
    Au Chambon, Olgiati trouve un écho favorable auprès du pasteur André Trocmé et bien sûr de Marguerite de Félice qui lui cède la Guespy en mai 1941.
    Juliette Usach s’y maintient à la direction et un instituteur de Bâle, August Bohny (1919-2016), alors responsable d’une structure lyonnaise d’Olgiati, est déplacé au Chambon. Une équipe se met ainsi en place au village sous la supervision du quaker Maurice Dubois (1905-1997), responsable régional à Toulouse. Il bénéficie de l’immunité de la Croix-rouge, du soutien matériel important du comité d’aide des quakers américains (American Friends Service Committee) dont sa femme Ellenor est membre active, et d’un bon réseau de réfugiés espagnols pour la logistique quotidienne.
    Fort de ces appuis, Bohny ouvre deux autres colonies au Chambon : L’Abric fin 1941 et Faïdoli l’année suivante, puis reprend quelques autres petites structures locales comme l’Atelier cévenol qui produit du mobilier pour la maternité d’Elne.
    L’encadrement se renforce, notamment à la fermeture du camp de Rivesaltes en novembre 1942 où une des infirmières Croix-rouge, Friedel Reiter (1912-2001), rejoint Bohny, son fiancé et futur mari.
    Une centaine de places sont proposées dans ces trois colonies chambonnaises par roulement moyen de quatre mois. Seuls les 10 % d’enfants juifs, souvent extraits des camps d’internement, séjournent plus longuement au gré des aléas politiques. Ainsi pendant le conflit, le Secours suisse est la principale, et de loin, institution d’accueil d’enfants au Chambon.
    À l’été 1942 quand la répression antisémite est à son paroxysme, ces établissements suisses sont visés par la police départementale. Bohny et les fortes réactions des Dubois auprès des autorités à Vichy, à Genève ou au Puy-en-Velay, évitent le pire.
    Cette protection de la Croix-rouge suisse assurée par ses salariés et au plus haut niveau par un couple de quakers toulousains, permit à des enfants juifs de traverser le cataclysme des années 1940.
    Remerciements pour leurs contributions, souvent involontaires mais essentielles :
    • wikimedia.org
    • Cinémathèque de Saint-Étienne
    • USHMM
    • Service civil international, bibliothèque de La Chaux-de-Fonds, Suisse
    • Croix-rouge suisse
    • R. Mayer

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