Charles Baudelaire - À celle qui est trop gaie (par Charles Denner)

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  • เผยแพร่เมื่อ 6 เม.ย. 2020
  • Ta tête, ton geste, ton air
    Sont beaux comm' un beau paysage ;
    Le rire joue en ton visage
    Comme un vent frais dans le ciel clair.
    Le passant chagrin que tu frôles
    Est ébloui par la santé
    Qui jaillit comme une clarté
    de tes bras et de tes épaules.
    Les retentissantes couleurs
    Dont tu parsèmes tes toilettes
    Jettent dans l'esprit des poètes
    L'image d'un ballet de fleurs.
    Ces robes folles sont l'emblème
    De ton esprit bariolé ;
    Folle dont je suis affolé,
    Je te hais autant que je t'aime !
    Quelquefois dans un beau jardin
    Où je traînais mon atonie
    J'ai senti, comme une ironie,
    Le soleil déchirer mon sein ;
    Et le printemps et la verdure
    Ont tant humilié mon coeur,
    Que j'ai puni sur une fleur
    L'insolence de la Nature.
    Ainsi, je voudrais, une nuit,
    Quand l'heure des voluptés sonne,
    Vers les trésors de ta personne,
    Comme un lâche, ramper sans bruit,
    Pour châtier ta chair joyeuse,
    Pour meurtrir ton sein pardonné,
    Et faire à ton flanc étonné
    Une blessure large et creuse,
    Et vertigineuse douceur !
    A travers ces lèvres nouvelles,
    Plus éclatantes et plus belles,
    T'infuser mon venin, ma soeur !

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