Merci pour ces interventions de grande qualité. Je n'étais pas né à l'époque et j'apprends beaucoup. On vous écouterait pendant des heures... Pour Fernandel, ça m'a franchement glacé. J'en étais resté à la face joviale mais j'ignorais ce côté sombre, très sombre. Amusant néanmoins son amitié avec Gabin après guerre, alors que Gabin avait choisi une toute autre voie... Cette période est extraordinairement complexe, tout en nuances et il est difficile de féliciter ou de blâmer.... Amusant aussi le coup de la pellicule Kodak...business as usual...
Pour Fernandel faudrait vraiment creuser le sujet avant de faire une jugement expéditif et définitif. Sur le moment il y avait un certain ressenti "populaire" contre les acteurs et réalisateurs qui "s'étaient fait la malle" aux EU (Hollywood) ou bien en Amérique du Sud (Jouvet et sa troupe de théâtre) et l'idée (feinte, sincère ou intéressée) pour ceux qui étaient restés était de faire de leur mieux et avec les moyens du bord pour "apaiser le malheur des Français". Il ne faut jamais oublier que deux millions de soldats français étaient encore aux mains des allemands, l'avenir complètement incertain. La réalité de la collaboration n'est apparue évidente aux yeux de tous que vers la fin de la guerre. On pense aujourd'hui désormais avec le recul de 1945 et pas au plus près de la situation telle qu'elle était de fin 1940 à mi 1943.
@@jandron94 Comme on dit "on n'emporte pas son pays à la semelle de ses souliers". ces acteurs qui s'expatriaient n'étaient sans doute pas très soutenus sur le moment
Je trouve l'attitude de Pierre Fresnay bien étrange. Que "le Corbeau" soit une attaque féroce contre les valeurs de Vichy, c'est très clair. Mais, dans ce cas, pourquoi Pierre Fresnay préside-t- il une sous commission du COIC, le comité d'organisation de l'industrie du cinéma ? cet organisme, chargé de contrôler toute la production cinématographique, avait été crée par ce même Vichy. Il pouvait donc bloquer le financement de tout projet qui n'était pas politiquement correct. C'était un centre de censure. Il veillait aussi à ce que les personnes travaillant dans cette industrie aient bien le certificat d'"aryanité".
Pierre Fresnay a également reçu (et fut très fier pour cela) la Francisque des mains du maréchal Pétain, et a même adhéré après la guerre à l'association des amis de Robert Brasillach, homme de lettres, rédacteur en chef du journal collaborationniste et antisémite "Je suis partout", et fusillé à la Libération.
Très intéressant, que l'on soit cinéphile ou simple amateur de cinéma. A noter la "guéguerre" amicale opposant Christine Leteux à Bertrand Tavernier, deux spécialistes du sujet. Match nul sur le fond mais victoire de Tavernier sur la forme avec son goût pour l'anecdote historique (il a connu les témoins de l ' époque), souvent significative et drôle.
Christine Leteux dispense un savoir vaste et précis. Quand elle ne sait pas, elle le dit.
On aimerait l'entendre davantage.
Merci pour ces interventions de grande qualité. Je n'étais pas né à l'époque et j'apprends beaucoup.
On vous écouterait pendant des heures...
Pour Fernandel, ça m'a franchement glacé. J'en étais resté à la face joviale mais j'ignorais ce côté sombre, très sombre.
Amusant néanmoins son amitié avec Gabin après guerre, alors que Gabin avait choisi une toute autre voie...
Cette période est extraordinairement complexe, tout en nuances et il est difficile de féliciter ou de blâmer....
Amusant aussi le coup de la pellicule Kodak...business as usual...
Pour Fernandel faudrait vraiment creuser le sujet avant de faire une jugement expéditif et définitif. Sur le moment il y avait un certain ressenti "populaire" contre les acteurs et réalisateurs qui "s'étaient fait la malle" aux EU (Hollywood) ou bien en Amérique du Sud (Jouvet et sa troupe de théâtre) et l'idée (feinte, sincère ou intéressée) pour ceux qui étaient restés était de faire de leur mieux et avec les moyens du bord pour "apaiser le malheur des Français". Il ne faut jamais oublier que deux millions de soldats français étaient encore aux mains des allemands, l'avenir complètement incertain. La réalité de la collaboration n'est apparue évidente aux yeux de tous que vers la fin de la guerre. On pense aujourd'hui désormais avec le recul de 1945 et pas au plus près de la situation telle qu'elle était de fin 1940 à mi 1943.
@@jandron94 Comme on dit "on n'emporte pas son pays à la semelle de ses souliers". ces acteurs qui s'expatriaient n'étaient sans doute pas très soutenus sur le moment
Je trouve l'attitude de Pierre Fresnay bien étrange. Que "le Corbeau" soit une attaque féroce contre les valeurs de Vichy, c'est très clair. Mais, dans ce cas, pourquoi Pierre Fresnay préside-t- il une sous commission du COIC, le comité d'organisation de l'industrie du cinéma ? cet organisme, chargé de contrôler toute la production cinématographique, avait été crée par ce même Vichy.
Il pouvait donc bloquer le financement de tout projet qui n'était pas politiquement correct. C'était un centre de censure. Il veillait aussi à ce que les personnes travaillant dans cette industrie aient bien le certificat d'"aryanité".
Pierre Fresnay a également reçu (et fut très fier pour cela) la Francisque des mains du maréchal Pétain, et a même adhéré après la guerre à l'association des amis de Robert Brasillach, homme de lettres, rédacteur en chef du journal collaborationniste et antisémite "Je suis partout", et fusillé à la Libération.
Les formidables capacités de propagande du cinéma ont échappé à peu de gouvernements.
Archives nettoyées après la Libération.
Très intéressant, que l'on soit cinéphile ou simple amateur de cinéma. A noter la "guéguerre" amicale opposant Christine Leteux à Bertrand Tavernier, deux spécialistes du sujet. Match nul sur le fond mais victoire de Tavernier sur la forme avec son goût pour l'anecdote historique (il a connu les témoins de l ' époque), souvent significative et drôle.