Des Hors la Loi Narguent une Veuve, Ignorant Qu'elle Est la Plus Rapide de Deux Territoires

Le soleil matinal avait à peine effleuré la vallée de Rattlesnake que cinq coups de feu fendaient l'air en succession rapide. Quatre hommes sont éparpillés dans la rue poussiéreuse de Promise Creek, leurs armes n'étant même pas complètement sorties de leurs étuis. Au centre du carnage, une femme aux cheveux argentés, vêtue d'un tablier de commerçant, abaissa son colt encore fumant. Le tout s'est déroulé en moins de deux secondes. Les gens diront plus tard que la personne la plus dangereuse de Promise Creek n'était ni les hors-la-loi ni les joueurs - c'était la veuve tranquille qui tenait le magasin général. Mais personne n'y croyait, jusqu'au jour où le gang Carson arriva en ville.
La journée de Sarah Mitchell commence comme toutes les autres à Promise Creek, avec la précision méthodique qui est devenue son bouclier contre les souvenirs. Le magasin général qu'elle tient depuis quatre ans se trouve à l'angle de Main Street et de Hope Avenue, son enseigne usée promettant "des prix justes et des transactions honnêtes". Chaque matin, elle disposait les produits frais en rangées bien ordonnées, vérifiait son inventaire avec une efficacité militaire et servait ses clients avec une politesse tranquille qui ne révélait rien de ce qu'elle était vraiment.
Le magasin était son sanctuaire, chaque étagère soigneusement rangée et chaque entrée précise dans le registre étant une brique dans le mur qu'elle avait construit entre son passé et son présent. La routine matinale l'aidait à calmer les échos des coups de feu qui résonnaient encore à ses oreilles certaines nuits, à stabiliser ses mains qui tremblaient parfois lorsque les souvenirs devenaient trop vifs. Quatre années d'ordre soigneusement maintenu, à n'être rien d'autre que la veuve Mitchell, la commerçante fiable qui pouvait vous dire le prix exact de la farine de maïs au centime près.
Sarah se tenait derrière son comptoir, regardant la ville s'animer avec des yeux qui ne manquaient de rien. Sa simple robe grise et ses cheveux argentés la désignaient comme une veuve respectable, mais il y avait quelque chose d'autre dans son attitude, quelque chose qui parlait de terrains de parade et de zones de combat. La façon dont elle se déplaçait, la manière dont ses yeux balayaient constamment son environnement, racontaient une histoire différente de celle qu'elle présentait au monde. Vingt années passées dans la police militaire ont laissé des traces, même si elle essaie de les dissimuler.
"Bonjour, Mme Mitchell ! lance le jeune Tommy Weber en franchissant la porte, des pièces de monnaie tintant dans sa poche. "Papa veut savoir si vous avez encore du bon tabac en stock ?"