Bonjour je vous remercie infiniment de nous faire partager ce beau et délicieux moment concernant Mr Moix , j’aime beaucoup cet homme hors normes. Sincères salutations de la part d’un nouveau abonné 🙏MERCI
Moix, lorsqu'il parle de la vie par procuration que permettent les romans, reprend sans le citer un passage magnifique de La recherche du temps perdu et que voici : "Après cette croyance centrale qui, pendant ma lecture, exécutait d’incessants mouvements du dedans au dehors, vers la découverte de la vérité, venaient les émotions que me donnait l’action à laquelle je prenais part, car ces après-midi-là étaient plus remplis d’événements dramatiques que ne l’est souvent toute une vie. C’était les événements qui survenaient dans le livre que je lisais ; il est vrai que les personnages qu’ils affectaient n’étaient pas « réels », comme disait Françoise. Mais tous les sentiments que nous font éprouver la joie ou l’infortune d’un personnage réel ne se produisent en nous que par l’intermédiaire d’une image de cette joie ou de cette infortune ; l’ingéniosité du premier romancier consista à comprendre que dans l’appareil de nos émotions, l’image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif. Un être réel, si profondément que nous sympathisions avec lui, pour une grande part est perçu par nos sens, c’est-à-dire nous reste opaque, offre un poids mort que notre sensibilité ne peut soulever. Qu’un malheur le frappe, ce n’est qu’en une petite partie de la notion totale que nous avons de lui que nous pourrons en être émus ; bien plus, ce n’est qu’en une partie de la notion totale qu’il a de soi qu’il pourra l’être lui-même. La trouvaille du romancier a été d’avoir l’idée de remplacer ces parties impénétrables à l’âme par une quantité égale de parties immatérielles, c’est-à-dire que notre âme peut s’assimiler. Qu’importe dès lors que les actions, les émotions de ces êtres d’un nouveau genre nous apparaissent comme vraies, puisque nous les avons faites nôtres, puisque c’est en nous qu’elles se produisent, qu’elles tiennent sous leur dépendance, tandis que nous tournons fiévreusement les pages du livre, la rapidité de notre respiration et l’intensité de notre regard. Et une fois que le romancier nous a mis dans cet état, où comme dans tous les états purement intérieurs toute émotion est décuplée, où son livre va nous troubler à la façon d’un rêve mais d’un rêve plus clair que ceux que nous avons en dormant et dont le souvenir durera davantage, alors, voici qu’il déchaîne en nous pendant une heure tous les bonheurs et tous les malheurs possibles dont nous mettrions dans la vie des années à connaître quelques-uns, et dont les plus intenses ne nous seraient jamais révélés parce que la lenteur avec laquelle ils se produisent nous en ôte la perception ; (ainsi notre cœur change, dans la vie, et c’est la pire douleur ; mais nous ne la connaissons que dans la lecture, en imagination : dans la réalité il change, comme certains phénomènes de la nature se produisent assez lentement pour que, si nous pouvons constater successivement chacun de ses états différents, en revanche, la sensation même du changement nous soit épargnée.)"
il dit des choses vraies.... 1h 19m jusqu au 1h 25 min magnifique... demander la permission a mr untel pour lire un livre... moix c´est quelq´un de solide...
J'apprécie beaucoup Yann Moix. Merci pour cette interview
MOIX au top BRAVO
Bonjour je vous remercie infiniment de nous faire partager ce beau et délicieux moment concernant Mr Moix , j’aime beaucoup cet homme hors normes. Sincères salutations de la part d’un nouveau abonné 🙏MERCI
Un écrivain vraiment très talentueux!!!!
Cette tétralogie est juste exceptionnelle.
J'adore comme sur n'importe quel sujet il a des tas de choses à dire
Moix, lorsqu'il parle de la vie par procuration que permettent les romans, reprend sans le citer un passage magnifique de La recherche du temps perdu et que voici :
"Après cette croyance centrale qui, pendant ma lecture, exécutait d’incessants mouvements du dedans au dehors, vers la découverte de la vérité, venaient les émotions que me donnait l’action à laquelle je prenais part, car ces après-midi-là étaient plus remplis d’événements dramatiques que ne l’est souvent toute une vie. C’était les événements qui survenaient dans le livre que je lisais ; il est vrai que les personnages qu’ils affectaient n’étaient pas « réels », comme disait Françoise. Mais tous les sentiments que nous font éprouver la joie ou l’infortune d’un personnage réel ne se produisent en nous que par l’intermédiaire d’une image de cette joie ou de cette infortune ; l’ingéniosité du premier romancier consista à comprendre que dans l’appareil de nos émotions, l’image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif. Un être réel, si profondément que nous sympathisions avec lui, pour une grande part est perçu par nos sens, c’est-à-dire nous reste opaque, offre un poids mort que notre sensibilité ne peut soulever. Qu’un malheur le frappe, ce n’est qu’en une petite partie de la notion totale que nous avons de lui que nous pourrons en être émus ; bien plus, ce n’est qu’en une partie de la notion totale qu’il a de soi qu’il pourra l’être lui-même. La trouvaille du romancier a été d’avoir l’idée de remplacer ces parties impénétrables à l’âme par une quantité égale de parties immatérielles, c’est-à-dire que notre âme peut s’assimiler. Qu’importe dès lors que les actions, les émotions de ces êtres d’un nouveau genre nous apparaissent comme vraies, puisque nous les avons faites nôtres, puisque c’est en nous qu’elles se produisent, qu’elles tiennent sous leur dépendance, tandis que nous tournons fiévreusement les pages du livre, la rapidité de notre respiration et l’intensité de notre regard. Et une fois que le romancier nous a mis dans cet état, où comme dans tous les états purement intérieurs toute émotion est décuplée, où son livre va nous troubler à la façon d’un rêve mais d’un rêve plus clair que ceux que nous avons en dormant et dont le souvenir durera davantage, alors, voici qu’il déchaîne en nous pendant une heure tous les bonheurs et tous les malheurs possibles dont nous mettrions dans la vie des années à connaître quelques-uns, et dont les plus intenses ne nous seraient jamais révélés parce que la lenteur avec laquelle ils se produisent nous en ôte la perception ; (ainsi notre cœur change, dans la vie, et c’est la pire douleur ; mais nous ne la connaissons que dans la lecture, en imagination : dans la réalité il change, comme certains phénomènes de la nature se produisent assez lentement pour que, si nous pouvons constater successivement chacun de ses états différents, en revanche, la sensation même du changement nous soit épargnée.)"
Bravo Yann,je bois vos paroles, et même si parfois je vous trouve un peu excessif, je vous pardonne aussitôt ❤
Très intéressant interview !! Merci encore....je vais faire des recherches plus approfondies sur son idole Peguy !!!
il dit des choses vraies.... 1h 19m jusqu au 1h 25 min magnifique... demander la permission a mr untel pour lire un livre... moix c´est quelq´un de solide...
C'était donc ça !!! Je comprends mieux pourquoi je m'identifie à Yann Moix. Tout s'explique à 46 minutes
Tu es asperger ?
@@oiseaudeminerve1478 oui toi aussi ?
@@y-kk7 Non
@@oiseaudeminerve1478 ok
@@y-kk7Moix ou quand on a rien à dire on peut parler longuement
Laborieux par moment...
Moix ou quand on a rien à dire on peut parler longuement
Oui ça fait toujours ça quand on ne sait pas écouter
Encore un peu plus de pub SVP
ildit qu'il t'aime encore François....il se menace de se morfondre au plus profond de ton indiférence
On invite un anti sémite notoire sans complexe ?
Antisémite plébicité par Bernard Henry Levy ? Pas crédible
@@arnaudlambertMoix ou quand on a rien à dire on peut parler longuement
Reste pas là à écouter alors, faut pas se faire du mal comme ça 🤨@@bernarddoubravass7123
À la fois brillant et pipoteur de merde. La méchanceté, qu'il prétend avoir subie (et qui reste nébuleuse), formate sa pensée et son discours.
… comme tout le monde.
@@ericdurville6306 Ben non, pas comme tout le monde...
@@flooox4749 … ok
Moix ou quand on a rien à dire on peut parler longuement
… Et vous, vous faites très court…😂
Il t'obsede, tellement que tu te sens obligé de nous faire du copier coller pour te faire remarquer...
Malheureusement, tu nous fais pitier