Bonjour, je reste très dubitatif sur l'hypnose. Non pas que je la remette en cause (j'ai bien conscience qu'elle existe et fonctionne réellement), mais plutôt sur les conséquences sur le sujet. J'ai lu par exemple que les psychologues déconseillent de faire trop de dissociations sur les personnes schizophrènes car ça peut être mauvais pour leur état mental. Comment être sûr, en hypnotisant un passant dans la rue, qu'on ne va pas lui causer du tort à long terme ? Après tout, ce genre de démonstrations n'a pas d'autre utilité que de divertir. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
Bonjour, Tu pointes à juste titre la responsabilité qu'a l'opérateur sur le sujet pendant et après la séance. Cette responsabilité concerne à la fois l'intégrité physique et mentale du volontaire. D'où l'importance d'être formé (correctement) à l'hypnose. Les cas que tu mentionnes sont fort heureusement assez rares. Si jamais une personne souffrant de schizophrénie se portait volontaire, cela n'occasionnerait pas de grande différence avec son état ordinaire puisque la schizophrénie est en soit un état dissociatif vis à vis de la réalité. D'autre part la dissociation n'est qu'une des approches qui permet d'atteindre un état modifié de conscience. Il en existe d'autres (l'hyperfocalisation est celle que j'utilise le plus souvent). Ceci étant dit, l'état hypnotique est un état naturel déclenché de manière artificielle par le biais de ces techniques. En dehors de la thérapie, la durabilité des effets hypnotiques n'est pas un objectif en hypnose de rue. Ils s'estompent donc naturellement dans un temps court et si cela n'est pas le cas, il est de la responsabilité de l'hypnotiseur de s'assurer que c'est bien le cas. Cependant, tu as raison, il ne s'agit pas d'émousser le couteau... L'hypnose est un outil puissant qui implique de grandes responsabilités 😉! Quant à savoir si le jeu en vaut la chandelle, la réponse ne peut être que subjective. De mon point de vue, oui, absolument, car il s'agit de faire vivre au volontaire une expérience intéressante, plaisante (et souvent utile au sens où elle ouvre des perspectives en tout cas, c'est comme ça que j'essaie de pratiquer l'hypnose de rue). Merci beaucoup pour ton retour !
@@victorhypnose5231 Merci pour ta réponse, que j'aime bien 😉! Disons que lorsqu'on connaît le volontaire et qu'on le voit régulièrement (comme un ami, quelqu'un de la famille ou un patient quand on est psy), on peut s'assurer d'appliquer les bons déclencheurs (les moins risqués pour lui) et de surveiller son état. Mais lorsqu'il s'agit d'un passant dans la rue, comment faire ? Gardes-tu contact avec eux (échanges de numéros par exemple) afin de t'assurer qu'ils te recontacteront s'ils découvrent des effets indésirables ? Est-ce qu'il faut les alerter sur les risques encourus avant de commencer ? Comment s'assurer que les effets sont effectivement à court terme, sachant que la sensibilité varie d'un patient à l'autre ? N'y a-t-il pas un risque (même minime) qu'ils perdurent ? Quand on touche à la santé, même un risque minime peut être dévastateur... On voit clairement que tu restes bienveillant envers le participant et je penses que tu as raison (ce n'est forcément le cas de tous les hypnotiseurs, malheureusement...) mais même en voulant bien faire, le risque zéro n'existe pas... Bref, je me pose tout un tas de questions éthiques. Personnellement, je ne pratique pas l'hypnose, mais je suis illusionniste amateur depuis une trentaine d'année et c'est donc forcément un sujet (passionnant) que j'ai approfondi sur le plan théorique. Merci en tout cas encore pour ta réponse.
Toujours aussi plaisant à regarder. Si je commente derrière ce n'est pas pour juger la prestation, mais plus pour dialoguer, car tu as la gentillesse de me répondre, et faire progresser éventuellement ma propre pratique. A 3:19 alors que tu l'a amenée très progressivement en transe tu crées une rupture avec le bruitage et le mot dormir sans l'avoir prévenu préalablement. D'habitude tu prends le temps d'expliquer cette étape, est-ce un oubli ou volontaire ? Je pose la question car de nature trouillarde je ne réalise jamais une induction sans préciser à la personne que ce n'est pas du sommeil, de fermer volontairement les yeux, de ne pas les réouvrir etc ... Mais j'imagine que l'effet de surprise peu avoir un avantage aussi. Tu lui fais ensuite un cadeau hypnotique. Mais pour moi ça ne fonctionne que par le fait qu'elle soit en transe. Une fois chez elle le soir, impossible de retrouver cet état en se touchant le front du doigt. Tu lui as peut-être expliqué ensuite hors caméra comment entrer progressivement en transe. Généralement, en plus du geste, on associe également un mot à se répéter plusieurs fois.
En effet, je ne me suis pas posé la question. Comme j'étais relativement en confiance (tous les signaux verbaux et non verbaux étaient au vert!) Et qu'elle avait l'air d'avoir des attentes fortes et tout un imaginaire autour de l'hypnose, j'ai tenté. Ça et l'effet de surprise car en l'annonçant "on émousse parfois la lame du couteau" comme dirait Jordan Vérot. Dans le pire des cas, ça ne prend pas et je fais autre chose (en mode exploratoire) 😊! Mais je trouve ça dommage de se priver de cette évocation forte qu'est le sommeil.
@@victorhypnose5231 Merci de ta réponse. C'est donc bien volontaire. Il faut que j'essaye plus souvent car je suis trop dans la routine. Je sélectionne trop les volontaires à partir de leur réponse à l'induction (Rem etc ...) Exceptionnellement et maintenant que j'y repense, sur le test des mains aimantées une fille la semaine dernière a eu un rapprochement des mains en environ 1s. J'ai répété la consigne car je pensais que c'était volontaire, mais elle m'a dit que non et m'a demandé si c'était normal qu'elles soient collées. Du coup je t'ai imité avec une induction que je ne pratique absolument pas d'habitude. J'ai juste rabattu ses mains vers le bas avec le mot dort et elle est complètement parti. Comme toi j'aime beaucoup l'approche de Jordan Vérot.
tres tres bon video merci.J'ai vu tous vous video et j'attends les nouveaux
Bonjour, je reste très dubitatif sur l'hypnose. Non pas que je la remette en cause (j'ai bien conscience qu'elle existe et fonctionne réellement), mais plutôt sur les conséquences sur le sujet. J'ai lu par exemple que les psychologues déconseillent de faire trop de dissociations sur les personnes schizophrènes car ça peut être mauvais pour leur état mental. Comment être sûr, en hypnotisant un passant dans la rue, qu'on ne va pas lui causer du tort à long terme ? Après tout, ce genre de démonstrations n'a pas d'autre utilité que de divertir. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
Bonjour,
Tu pointes à juste titre la responsabilité qu'a l'opérateur sur le sujet pendant et après la séance. Cette responsabilité concerne à la fois l'intégrité physique et mentale du volontaire. D'où l'importance d'être formé (correctement) à l'hypnose. Les cas que tu mentionnes sont fort heureusement assez rares. Si jamais une personne souffrant de schizophrénie se portait volontaire, cela n'occasionnerait pas de grande différence avec son état ordinaire puisque la schizophrénie est en soit un état dissociatif vis à vis de la réalité. D'autre part la dissociation n'est qu'une des approches qui permet d'atteindre un état modifié de conscience. Il en existe d'autres (l'hyperfocalisation est celle que j'utilise le plus souvent). Ceci étant dit, l'état hypnotique est un état naturel déclenché de manière artificielle par le biais de ces techniques. En dehors de la thérapie, la durabilité des effets hypnotiques n'est pas un objectif en hypnose de rue. Ils s'estompent donc naturellement dans un temps court et si cela n'est pas le cas, il est de la responsabilité de l'hypnotiseur de s'assurer que c'est bien le cas. Cependant, tu as raison, il ne s'agit pas d'émousser le couteau... L'hypnose est un outil puissant qui implique de grandes responsabilités 😉! Quant à savoir si le jeu en vaut la chandelle, la réponse ne peut être que subjective. De mon point de vue, oui, absolument, car il s'agit de faire vivre au volontaire une expérience intéressante, plaisante (et souvent utile au sens où elle ouvre des perspectives en tout cas, c'est comme ça que j'essaie de pratiquer l'hypnose de rue).
Merci beaucoup pour ton retour !
@@victorhypnose5231 Merci pour ta réponse, que j'aime bien 😉!
Disons que lorsqu'on connaît le volontaire et qu'on le voit régulièrement (comme un ami, quelqu'un de la famille ou un patient quand on est psy), on peut s'assurer d'appliquer les bons déclencheurs (les moins risqués pour lui) et de surveiller son état.
Mais lorsqu'il s'agit d'un passant dans la rue, comment faire ? Gardes-tu contact avec eux (échanges de numéros par exemple) afin de t'assurer qu'ils te recontacteront s'ils découvrent des effets indésirables ? Est-ce qu'il faut les alerter sur les risques encourus avant de commencer ?
Comment s'assurer que les effets sont effectivement à court terme, sachant que la sensibilité varie d'un patient à l'autre ? N'y a-t-il pas un risque (même minime) qu'ils perdurent ? Quand on touche à la santé, même un risque minime peut être dévastateur...
On voit clairement que tu restes bienveillant envers le participant et je penses que tu as raison (ce n'est forcément le cas de tous les hypnotiseurs, malheureusement...) mais même en voulant bien faire, le risque zéro n'existe pas...
Bref, je me pose tout un tas de questions éthiques. Personnellement, je ne pratique pas l'hypnose, mais je suis illusionniste amateur depuis une trentaine d'année et c'est donc forcément un sujet (passionnant) que j'ai approfondi sur le plan théorique.
Merci en tout cas encore pour ta réponse.
Toujours aussi plaisant à regarder. Si je commente derrière ce n'est pas pour juger la prestation, mais plus pour dialoguer, car tu as la gentillesse de me répondre, et faire progresser éventuellement ma propre pratique. A 3:19 alors que tu l'a amenée très progressivement en transe tu crées une rupture avec le bruitage et le mot dormir sans l'avoir prévenu préalablement. D'habitude tu prends le temps d'expliquer cette étape, est-ce un oubli ou volontaire ? Je pose la question car de nature trouillarde je ne réalise jamais une induction sans préciser à la personne que ce n'est pas du sommeil, de fermer volontairement les yeux, de ne pas les réouvrir etc ... Mais j'imagine que l'effet de surprise peu avoir un avantage aussi. Tu lui fais ensuite un cadeau hypnotique. Mais pour moi ça ne fonctionne que par le fait qu'elle soit en transe. Une fois chez elle le soir, impossible de retrouver cet état en se touchant le front du doigt. Tu lui as peut-être expliqué ensuite hors caméra comment entrer progressivement en transe. Généralement, en plus du geste, on associe également un mot à se répéter plusieurs fois.
En effet, je ne me suis pas posé la question. Comme j'étais relativement en confiance (tous les signaux verbaux et non verbaux étaient au vert!) Et qu'elle avait l'air d'avoir des attentes fortes et tout un imaginaire autour de l'hypnose, j'ai tenté. Ça et l'effet de surprise car en l'annonçant "on émousse parfois la lame du couteau" comme dirait Jordan Vérot. Dans le pire des cas, ça ne prend pas et je fais autre chose (en mode exploratoire) 😊! Mais je trouve ça dommage de se priver de cette évocation forte qu'est le sommeil.
@@victorhypnose5231 Merci de ta réponse. C'est donc bien volontaire. Il faut que j'essaye plus souvent car je suis trop dans la routine. Je sélectionne trop les volontaires à partir de leur réponse à l'induction (Rem etc ...) Exceptionnellement et maintenant que j'y repense, sur le test des mains aimantées une fille la semaine dernière a eu un rapprochement des mains en environ 1s. J'ai répété la consigne car je pensais que c'était volontaire, mais elle m'a dit que non et m'a demandé si c'était normal qu'elles soient collées. Du coup je t'ai imité avec une induction que je ne pratique absolument pas d'habitude. J'ai juste rabattu ses mains vers le bas avec le mot dort et elle est complètement parti. Comme toi j'aime beaucoup l'approche de Jordan Vérot.
@@jean-laurentmorati2395 ravi d'avoir pu aider 😉!