Le 𝘔𝘦́𝘮𝘰𝘳𝘪𝘢𝘭 : genre littéraire ? De Napoléon à Churchill, par Patrice Gueniffey

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  • เผยแพร่เมื่อ 16 ม.ค. 2025
  • Il n’y a pas qu’en France que les chefs d’Etat écrivent : nombreux sont les présidents américains qui ont laissé des Mémoires enregistrant pour la postérité la manière dont ils avaient vécu leur mandat. Churchill a écrit ses propres Mémoires de la Seconde Guerre mondiale et bien avant eux Frédéric le Grand, roi de Prusse, avait pris la plume. Mais il n’y a qu’en France que politique et littérature entretiennent une telle proximité. L'institution de l’Académie française a consacré cette union, dans un pays qui, au siècle des Lumières, allait élever les écrivains plus haut que les rois. Qu’est-ce que Louis XV comparé à Voltaire ? À la différence de la tradition anglaise des « mémoires d’État », il ne s’agit pas en France d’enregistrer le témoignage des principaux acteurs, mais, pour ceux-ci, de magnifier leur action et d’élever l’action politique à la hauteur de la légende. Le 𝘔𝘦́𝘮𝘰𝘳𝘪𝘢𝘭 𝘥𝘦 𝘚𝘢𝘪𝘯𝘵𝘦-𝘏𝘦́𝘭𝘦̀𝘯𝘦 rehausse l’épopée, comme les 𝘔𝘦́𝘮𝘰𝘪𝘳𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘨𝘶𝘦𝘳𝘳𝘦 et 𝘥’𝘦𝘴𝘱𝘰𝘪𝘳 du général de Gaulle inscrivent l’histoire de la France libre dans la suite des plus grandes heures de l’histoire française. Tant Napoléon que Charles de Gaulle ont eu leur Eginhard : Las Cases fut celui de Napoléon, Alain Peyrefitte celui du Général. Tous deux ont su capter ce dont la prose de leurs modèles, trop appliquée, ne pouvait donner l’idée : le mouvement de la vie, comme disait Stendhal. Genre littéraire, les Mémoriaux des grands hommes ? Oui, à condition d’éviter les faux grands hommes. Jamais les Verbatim de Jacques Attali, qui se voulait le Las Cases de François Mitterrand, n’entreront dans le club très fermé où figurent, au premier rang, le 𝘔𝘦́𝘮𝘰𝘳𝘪𝘢𝘭 𝘥𝘦 𝘚𝘢𝘪𝘯𝘵𝘦-𝘏𝘦́𝘭𝘦̀𝘯𝘦 et 𝘊’𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘥𝘦 𝘎𝘢𝘶𝘭𝘭𝘦.
    200 ans après la publication de la première édition du 𝘔𝘦́𝘮𝘰𝘳𝘪𝘢𝘭 𝘥𝘦 𝘚𝘢𝘪𝘯𝘵𝘦-𝘏𝘦́𝘭𝘦̀𝘯𝘦 d'Emmanuel de Las Cases en 1823, un colloque scientifique a été organisé les 15 et 16 novembre 2023 à l'Auditorium André et Liliane Bettencourt de l’Institut de France par la Fondation Napoléon en partenariat avec : la Bibliothèque nationale de France, l'Institut de France, 𝘓𝘦 𝘍𝘪𝘨𝘢𝘳𝘰 𝘏𝘪𝘴𝘵𝘰𝘪𝘳𝘦, Les Éditions Perrin, la Librairie les Immortels, la Bibliothèque Mazarine, la Bibliothèque de l’Institut, L'ICES-Institut Catholique de Vendée, en mémoire de Jacques Jourquin. © Fondation Napoléon 2024
    Patrice GUENIFFEY est docteur en histoire et directeur d’études à l’EHESS (Paris). Il a consacré ses premiers travaux à la Révolution française : 𝘓𝘦 𝘕𝘰𝘮𝘣𝘳𝘦 𝘦𝘵 𝘭𝘢 𝘳𝘢𝘪𝘴𝘰𝘯. 𝘓𝘢 𝘙𝘦́𝘷𝘰𝘭𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘧𝘳𝘢𝘯𝘤̧𝘢𝘪𝘴𝘦 𝘦𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘦́𝘭𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 (Éd. de l’EHESS, 1993 et Cerf, 2021) et 𝘓𝘢 𝘗𝘰𝘭𝘪𝘵𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘛𝘦𝘳𝘳𝘦𝘶𝘳. 𝘌𝘴𝘴𝘢𝘪 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘷𝘪𝘰𝘭𝘦𝘯𝘤𝘦 𝘳𝘦́𝘷𝘰𝘭𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯𝘯𝘢𝘪𝘳𝘦, 1789-1794 (Fayard, 2000). Il consacre aujourd’hui ses recherches à l’histoire napoléonienne. Il a réédité le 𝘕𝘢𝘱𝘰𝘭𝘦́𝘰𝘯 de Jacques Bainville (Gallimard, 2005), 𝘓𝘦 𝘚𝘢𝘤𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘕𝘢𝘱𝘰𝘭𝘦́𝘰𝘯 de José Cabanis (Gallimard, 2007) et les 𝘚𝘰𝘶𝘷𝘦𝘯𝘪𝘳𝘴 𝘴𝘶𝘳 𝘕𝘢𝘱𝘰𝘭𝘦́𝘰𝘯 de Jean-Antoine Chaptal (Mercure de France, 2009). Il a publié une étude sur 𝘓𝘦 18 𝘉𝘳𝘶𝘮𝘢𝘪𝘳𝘦. 𝘓’𝘦́𝘱𝘪𝘭𝘰𝘨𝘶𝘦 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘙𝘦́𝘷𝘰𝘭𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘧𝘳𝘢𝘯𝘤̧𝘢𝘪𝘴𝘦 (Gallimard, 2008, Folio, 2018) et un recueil d’articles, 𝘏𝘪𝘴𝘵𝘰𝘪𝘳𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘙𝘦́𝘷𝘰𝘭𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘭’𝘌𝘮𝘱𝘪𝘳𝘦 (Paris, Perrin, 2011). Depuis, il a publié 𝘉𝘰𝘯𝘢𝘱𝘢𝘳𝘵𝘦 (Gallimard, 2013), un essai sur la figure du grand homme dans l’histoire française : 𝘕𝘢𝘱𝘰𝘭𝘦́𝘰𝘯 𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘎𝘢𝘶𝘭𝘭𝘦, 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘩𝘦́𝘳𝘰𝘴 𝘧𝘳𝘢𝘯𝘤̧𝘢𝘪𝘴 (Perrin, 2017) et dirigé plusieurs ouvrages collectifs, parmi lesquels 𝘓𝘦𝘴 𝘋𝘦𝘳𝘯𝘪𝘦𝘳𝘴 𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘥𝘦𝘴 𝘳𝘰𝘪𝘴 (Perrin, 2014) et, avec François-Guillaume Lorrain, 𝘙𝘦́𝘷𝘰𝘭𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘧𝘳𝘢𝘯𝘤̧𝘢𝘪𝘴𝘦𝘴, 𝘥𝘶 𝘮𝘰𝘺𝘦𝘯 𝘢̂𝘨𝘦 𝘢̀ 𝘯𝘰𝘴 𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴 (Perrin, 2020).
    ► En savoir plus sur le colloque fondationnapol...
    ►Les captations vidéo des interventions sont mises en ligne progressivement sur Napoleonica la chaîne en 2024. Découvrez la playlist : • Colloque autour du 𝘔𝘦́... Les actes du colloque seront publiés en 2024 chez Perrin.
    ► La publication « Le 𝘔𝘦́𝘮𝘰𝘳𝘪𝘢𝘭 𝘥𝘦 𝘚𝘢𝘪𝘯𝘵𝘦-𝘏𝘦́𝘭𝘦̀𝘯𝘦. Le manuscrit original retrouvé » (2017, Editions Perrin, et en poche chez Tempus) www.napoleon.o...

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