Lecture-Rencontre avec Caroline Sagot-Duvauroux

Dans le cadre du Printemps des Poètes 2021, nous avons organisé une Lecture - Rencontre avec Caroline Sagot-Duvauroux, écrivaine, poète, comédienne et peintre.
Cette rencontre animée par l’écrivain Stéphane Page, a eu lieu le jeudi 18 mars.
Bibliographie de Caroline Sagot-Duvauroux : www.laboutiqued...
En poésie, l’idée - quelque soit sa beauté et c’est magnifique une idée - reste secondaire au bond. Car il s’agit d’un bond plus que d’un pont. Du désir d’un bond, du danger d’un bond, de cet appel d’un sursaut saisissant. D’un appel à quoi répondrait un appel et non d’une question qu’une réponse rejoindrait. Très souvent manque l’appel et la compétence du désir, d’où la chute. Qu’importe la défaite, la chute libère le souffle même en brisant quelques articulations. C’est dans cet espace vidé de soi, plein d’air et d’ascendance et qui grandit au fur et à mesure de la chute que s’élève le son du sens et c’est le rêve du mental. Ce chant là, cette quintina pourrait-on dire, et puis les minuscules concrétions, les plumes (comme Ritzos dit qu’ Il a dans la poche un papier déchiré, plié mais qui s’envole au coin de la rue) que sont les mots désaliénés de leur objet, volés par vent d’ailleurs, devenus pigeons voyageurs et commençant et commençant encore, au beau milieu de l’ignoré, loin de leur origine géographique, pour réaliser un lieu, lieu d’être. Le lieu n’est pas un paysage ni un environnement, c’est une rencontre qui fait point de vue. Neuf, en déplaçant d’un petit pas l’angle par où regarder le monde. Se défaire de soi pour l’envol ou le saut n’est jamais se défaire du monde.