Procès du Beach: général E Avoukou, J Pierre Essouébé - Description des scènes de mise à mort P.4/12

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  • เผยแพร่เมื่อ 5 ม.ค. 2025
  • Je reprends ici ce document-témoignage qui a été remis en 2010 à Me Jean Martin Mbemba, et à moi en tant que Vice-Président chargé de la protection des droits de l’homme , et président du Forum Radio Télévision des droits de l’homme. Document remis en toute discrétion, par le collectif des militaires, gendarmes et policiers, faisant partie des pelotons chargés des exécutions sommaires des exilés et autres sur ordre du clan Sassou.
    Ce collectif de plus d’une cinquantaine d’officiers et sous-officiers, se trouverait en partie en exil, après exécutions de certains d’entre eux. Ce document est un témoignage unique sur les atrocités commises au Congo et particulièrement celles du Beach.
    Ces officiers et sous-officiers en majorité mboshis, Makouas et Likouala, ont participé d’avril 1999 à janvier 2000, aux enlèvements et exécutions sommaires des réfugiés originaires du Pool en provenance de la RDC.
    Ils ont agi de même envers certains compatriotes des pays du Niari, Bouenza et Lekoumou qu’ils ont enlevés et exécutés sur instruction de Sassou et de ses collaborateurs.
    « De nombreux militaires gendarmes et policiers sont entrés dans la Force publique par vocation. Ils avaient l’ambition de défendre l’intégrité du territoire national, de servir la République conformément à la Constitution et aux principes déontologiques régissant toutes les armées républicaines. Soldats du peuple, nous devions protéger les citoyens et défendre leurs droits souverains ».
    Or, au vu de ce que le clan Sassou leur a imposé, ils ont été ramenés vers les tribus et les régions pour devenir, par la suite les bras armés de personnalités politiques voulant se hisser au pouvoir ou s’y maintenir indéfiniment au mépris de la Constitution et des principes démocratiques adoptés par le peuple et auxquelles nous serions dévoués sur des bases tribalo-régionalistes ou par cupidité». Ils renchérissent ainsi : « C’est pour toutes ces raisons que le Collectif des éléments de la force publique qui se veut présentement le porte-parole des militaires, des gendarmes et des policiers constituant la Force publique nationale, sans une connotation ethnique, venait dire au peuple toute la vérité sur les directives de la
    hiérarchie politique et militaire pendant les évènements tragiques intervenus dans notre pays ces dernières décennies ».
    Voilà ce qu’ils m’ont déclaré, quand je les ai reçus discrètement dans mon bureau au Forum, en tant que militant défenseur des droits de l’homme et non en tant que dirigeant de l’Institution nationale des droits de l’homme.
    Ce que soulignent ces militaires dans leur témoignage est attesté par exemple par ce qui s’est passé en 1999 à Dolisie.
    À l’occasion de cette conclusion de l’Accord de paix, une équipe de militaires envoyés par le Président Sassou se rend à Dolisie pour négocier avec les militaires, partisans du Président Lissouba, reclus dans les forêts environnantes. Après trois journées de négociations, un accord est conclu.
    Le quatrième jour, quatre officiers proches du Président Lissouba sortent donc de leur lieu de refuge pour parapher l’Accord avec leurs homologues dépêchés par le Président Sassou. Le Colonel Bibalou-DiKongo dirige la délégation de ces officiers des pays du Niari et c’est lui qui paraphe l’Accord.
    Alors que ces officiers Niboleks se retournent pour rejoindre leur refuge et annoncer la signature de l’Accord, ils sont, tous les quatre, abattus froidement de dos par cette équipe envoyée par le Président Sassou. Cette délégation était donc venue là, non pour négocier la paix, mais uniquement pour tuer. Ce n’est pas tout : dans la délégation envoyée par Sassou Nguesso se trouvait un sous-officier originaire du Pool, connaisseur des lieux et placé dans la délégation comme éclaireur.
    Après l’exécution des quatre officiers Lissoubistes, le sous-officier du Pool a été, lui aussi, abattu par les autres membres de la délégation. Motif ?Faire disparaître un témoin gênant.
    J’étais stupéfait de ce récit, car Bibalou-Dikongo était un camarade du noyau politique du lycée Chaminade, lors de la grève de novembre 1971. On se connaissait et on se retrouvait souvent dans le cadre des rencontres entre sections de l’Union Générale des Élèves et Étudiants Congolais (UGEEC). Et en 1991, lorsqu’il était au camp de la gendarmerie à Bifouiti on se voyait en compagnie du Colonel Bloud Bidounga.
    On comprend alors « aisément ce que relatent les officiers et sous-officiers membres du collectif, qui précisent encore : « Pris dans l’engrenage des haines contre les autres et de la sauvegarde du pouvoir de la tribu, nous étions convaincus que « la Nation » - réduite d’ailleurs au pouvoir et à la région - était en danger ! Il fallait cesser de penser et donc continuer à tuer tous ceux, d’ailleurs, qui nous étaient indiqués comme étant des gens hostiles à notre région ». Fin de citation
    Lire suite partie 4 audition de Vital Bakana.
    Le 14 juillet 2021
    Me Maurice Massengo-Tiassé

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