En ce jour de l'an 2025 et pour la première fois depuis le début de ce troisième millénaire, le soleil se lèvera pour éclairer une nouvelle année, sans toi. Pendant près d'un quart de siècle, tu as été mon refuge, le témoin privilégié de mes joies, de mes peines, de mes réussites, de mes échecs et nombreuses chutes, de mes espoirs et de mes blessures. Je n’ai jamais atteint les sommets, ni même visé la lune, mais tu as toujours su me glisser tant d’étoiles dans les yeux, pendant que la vie déjà n'y semait que poudre. Nous n'avons jamais vraiment grandi, ni toi, ni moi, mais nous avons vieilli ensemble. Les fissures de ton bitume ébréché par le poids du sablier n'ont cessé de croître tandis que mes traits se creusaient également sous ton regard protecteur. J’ai veillé sur toi, moi aussi, jusqu’à ton dernier souffle. J’ai longtemps lutté pour repousser l’inévitable, tant bien que mal, jusqu’à ce que, le cœur lourd, je devienne le témoin et l’initiateur principal de ton dernier voyage. C’était un acte d’amour, certes difficile, mais nécessaire, pour toi, pour moi, pour ceux d’aujourd’hui, et pour ceux de demain qui n’auraient jamais pu t’aimer ni te respecter comme tu le méritais. Avant d'apprendre à survivre ici bas sans toi et maintenant que tes cendres reposent en paix aux quatre coins du canton, merci pour ces décennies d'amitié, de fraternité, pour cette main que tu m’as toujours tendue, session après session, me relevant encore et encore. Tout ça, je le porterai en moi, jusqu’au dernier de mes ollies. Je t’aime, mon skatepark.
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- 2024 -