Billet d’humeur du 2 juin 2021 dans « Un éclair de Gueny » sur #VL médias
Parce que ce billet d’humeur du 2 juin a été bien plus qu’une humeur pour moi.
Il a été comme une libération.
Ça soulage d’un poids. Le reste de ce que je porte sur mes épaules et qui a causé tout cela, je ne peux pas en parler. Je ne veux pas en parler. Mais ceux qui connaissent l’angoisse et la dépression savent bien qu’elle est causée par un choc, un traumatisme et que non, elle ne s’invite pas seule au bal.
Parce que le pire dans tout ça, c’est que s’il n’y avait qu’elle, elle ne serait pas là...
Alors. Si quelqu’un se reconnaît dans mes mots, qu’il sache que ce n’est pas à nous d’avoir honte de la dépression mais à la dépression d’avoir honte.
Merci à @maximegueny qui me fait confiance et me laisse libre de dire ce que je souhaite à l’antenne et d’avoir fait en sorte que je puisse aborder ce sujet encore trop souvent tabou, à ma manière, avec mes mots à moi.
C’est dit. Maintenant, on continue de combattre tête haute contre elle et le reste.
💪🏻
Lucie.
Texte:
Il fait beau ce matin,
Je sais qu’il fait soleil, que ces rayons m’effleurent, qu’ils réchauffent ma peau, que sa lumière rétrécit mes pupilles et me fait de beaux yeux noisettes.
Je sais que les oiseaux chantent et que les gens s’éveillent. Une nouvelle journée commence. Je devrais l’aimer. Je sais. Je sais mais, je m’en fous.
Je m’en fous à cause d’elle. Parce qu’elle m’aime, elle, elle coule dans mon sang. Se répand dans mes veines. Elle ne vit que pour moi, moi je n’crève que pour elle.
Je lui dis va t’en, elle me dit je reste. Elle est fourbe, quand je crois qu’elle s’en va elle revient le matin.
M’agrippe au pied du lit, mon cœur à 140, croyez pas que c’est d’l’amour. Elle crie de l’intérieur.
Oui, elle a bien un nom: 3 syllabes interdites. C’est comme Harry Potter qui veut pas dire le nom de ce monstre insoumis Voldemore je l’ai dit. Lui il n’est que fiction. Mais elle est bien réelle. Elle connaît ton prénom et le tatoue sur elle. Elle vient sans t’avertir, elle devient ta siamoise. Tu veux y échapper, mais elle s’accroche à toi. Elle est la cause à effet ou l ‘effet de la cause.
Elle vient te remercier des combats qui t’épuisent. Elle vient rarement sans raisons. Elle vient brandir le drapeau des guerres perdues contre l’enfer.
Elle sait que tu lâcheras rien, que tu
te battras encore.
Mais parfois, elle appelle une copine et quand tu crois que tu t’en sors quand tu voudrais la paix elle te tape la bise. Te regarde en riant, toi tu fuis en courant.
Elle fait te mentir, le masque du sourire, du: je vais bien merci,
tu le connais par Coeur.
Plus tu ris, plus tu pleures, ou même tu ne pleures plus, parce que t’y arrives plus.
Cette garce sans cœur, qui débranche les câbles, elle est bien planquée dans ta tête elle s’invite à tes fêtes.
Tu connais bien liste des invités qu’elle aime. Ils s’appellent: fatigue, tocs, angoisse, panique, et peur de vivre.
Oui. Mais, avec le temps, des années pour comprendre, que finalement rien ne sert de la fuir, faut combattre tête haute, la regarder en face, car rien n’est de ta faute. Y’a un truc qu’elle a pas: ce sont les souvenirs, car elle n’était pas là, lors des premiers fous rire. De tes rêves d’enfant, elle connaît pas les thèmes, de ton premier amour elle sait pas les
« je t aime. »
Alors voici son nom pour conjurer le sort. Qu’elle arrête mes silences et que je referme à clefs ces infinis tiroirs.
Alors, trois syllabes que je dis, pour préférer la vie. Trois syllabes à la con: Elle s’appelle: dépression.