Webinaire animé par Clément Carbonnier, et organisé par le CRISES (Centre de recherche sur les innovations sociales) et CRSDD (Chercheur.e.s en responsabilité sociale et développement durable), le 12/05/2020.
La question du coût du travail est souvent présentée comme un enjeu essentiel des politiques d’emploi. C’est particulièrement le cas dans les pays dont les État-providence généreux sont financés par cotisations sociales, mais cela dépasse largement ceux-ci. Le coût du travail, et particulièrement du travail peu qualifié, est un des enjeux importants des négociations sur le salaire minimum, présenté comme un arbitrage entre emploi et inégalités.
Il s’agira de tirer les enseignements de différentes politiques françaises visant à modifier le coût du travail dans un contexte de fort chômage des moins qualifiés, et sur une période relativement longue - des années 1990 à nos jours. À partir de plusieurs réformes d’allègements de cotisations sociales et de crédits d’impôt pour l’emploi domestique tout au long de cette période, il est en effet possible de dresser un bilan des impacts - et de la dynamique de ces impacts - sur l’emploi. Cela permet de mettre en lumière le rôle des complémentarités dans les processus de production, notamment entre travailleurs ayant différentes qualifications, et entre ces travailleurs et les équipements ou la technologie. Il apparaît également une évolution de ces complémentarités pouvant expliquer les évolutions dans l’efficacité des politiques de baisses du coût du travail.
Clément Carbonnier co-dirige l’axe “politiques socio-fiscales” du laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP) de Sciences Po. Ses travaux portent sur les politiques fiscales et particulièrement les modulations de barèmes fiscaux visant à modifier les comportements des ménages et des entreprises.