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Toute Nation a son Roman National. Dans Roman National il y a roman.

Développe, veux tu ?

@@denisbudbud Certes. Mais comment la Bretagne, devenue nation sans état, simple région dans un pays ultra centralisé, pourrait-elle (encore) exister, quand la France "n'est qu'un territoire et des papiers", selon le mouvement progressiste ?

@@Arloeg Ok, je veux bien. - 0 :45 : il n’y a pas de singularité armoricaine (pré-bretonne) en -56. De manière générale, tout ce qui compte de force vive dans les Gaules tente un coup de force, confédération armoricaine, Belges, Viridorix, Aquitains, etc. Les peuples gaulois de la future Bretagne ne sont pas seuls face à l’envahisseur, et ne préfigurent pas de la lutte de la Bretagne contre l’impérialisme franco-latin. - 0 : 60 : l’empire romain ne s’est pas effondré pour laisser place à un ordre nouveau. Il a muté en 400 ans d’existence, et il a fini par laisser place en Europe de l’Ouest à quelque chose d’autre. Les terres du fisc impérial continuent à être exploitées par d’autres détenteurs du pouvoir, l’Eglise de Rome poursuit son ascension, des roitelets gallois continuent des siècles plus tard à porter des titres latins et à faire remonter leur généalogie jusqu’aux généraux romains. Il n’y a pas réellement de collapsus romain - 1 :25 : l’identité bretonne est avant tout locale. Elle est le syncrétisme de tout un tas de courants de fond, elle ne peut pas être réduite à la celtitude des colons bretons et des populations autochtones. Elle a conjugué les croyances locales et extérieures, les langues (dont le latin), le droit, les rites. Elle a évolué avec son temps, elle n’est pas si en marge, ni archaïque, ni hermétique. - 1’39 : l’installation du clergé brittonique n’est pas propre à la Bretagne. Il se sont installés partout, en Normandie, en Allemagne, dans différents monastères de Gaule, en Provence, etc. Ce clergé est en relation avec Rome, avec les évêques gallo-romains, etc. - 1’48 : il n’y a rien dans le christianisme breton de cette époque qui le distingue clairement du reste du continent. Non plus qu’on peut y trouver des racines « des temps anciens ». Ses liens avec la pratique christianique africaine et orientale est par contre plus certaine : gyrovaguisme, érémitisme, poids des monastères. - 2’13 : la colonisation saxonne n’est probablement pas si manichéenne que ça : certains des premiers rois saxons portent des noms bretons, Bretons qui se combattent d’ailleurs entre eux, qui subissent aussi la pression d’autres peuples celtes d’Irlande et d’Ecosse. Il n’existe pas un monde celtique contre un monde saxon. On pourrait plutôt dire qu’en Grande Bretagne, il y a une fracture entre l’Est et l’Ouest, mais ce n’est pas monolithique. L’Est de la Grande-Bretagne adopte des mœurs et est influencée par l’Europe continentale, tandis que l’Ouest reste encore quelques temps soumis à l’influence méditerranéenne. Ça n'empêche pas, au sein de ces deux sphères, des luttes intestines et des jeux d’alliance - 2’20 : en fait non, c’est un détail, mais en Ecosse, il existe aussi des royaumes brittoniques qui se maintiennent assez loin jusqu’au Moyen Âge. Mais à cette époque, existe-t-il encore une conscience ethnique (si elle n’a jamais existé) qui partage le monde entre bastions celtes et vagues saxonnes ? - 2’50 : alors là… j’aimerais savoir comment on peut estimer que des colons bretons se sont installés pacifiquement dans des terres délaissées pour y pratiquer l’élevage, laissant gentiment les autochtones continuer à exploiter leurs fermes - 3’04 : et là, c’est probablement un des points clé de cette période. Les liens qui unissent la Bretagne aux iles britanniques sont pluricentenaires, c’est un continuum fait d’échanges économiques, culturels, peut-être linguistiques. - 3’11 : non, il n’y pas un mélange d’Armoricains, de Bretons, de Francs et de Vikings. Ces phénomènes peuvent toucher l’aristocratie, la classe dirigeante, et c’est d’ailleurs le cas, si on décrypte l’hagiographie bretonne (saint Patern), l’onomastique, et les documents historiques. - 3’24 : toujours pas, la Bretagne ne s’est pas construite à cette époque par un mariage heureux et multiculturel, elle s’est bâtie sur la volonté d’une aristocratie locale (et bretonne) à exploiter les terres du fisc sans être tributaire des royautés franques - 3’27 : pacifique on ne sait pas, par contre on sait que ce sont des Bretons qui ont ravi Vannes par la guerre, qui ont pillé le comté de Nantes et de Rennes dès le 6eme siècle. - 3’55 : les Francs ne sont pas emparés du comté de Nantes et de Rennes. Ils sont les « gérants » et les héritiers depuis l’effacement de l’autorité impériale. Et tout tourne autour de cela à cette époque >>> payer un tribut pour la jouissance des terres, ce qu’aimeraient les souverains francs, ce que refusent régulièrement les chefs bretons - 4’20 : tout à fait exact, la Bretagne échappe si bien à l’emprise du royaume franc qu’il faut une marche, un limes, pour faire payer aux souverains des Bretons ce que les rois francs estiment être un dû. La résistance de Murman est à ce point exceptionnelle que malgré la mise en place de la Marche et plusieurs raids des francs, il se fait reconnaitre chef des bretons, traite d’égal à égal avec l’empereur. - 4’43 : par contre ceci est totalement faux, l’empereur n’a jamais installé de communautés d’oïl, fidèles au pouvoir franc. Les populations du comté de Rennes, de Nantes et d’une partie du comté de Vannes ont toujours été romanes. Quant aux populations romanes du comté d’Aleth ou de l’ancienne cité des Osismes, que sont-elles devenues ? Les fidélités à cette époque ne se déterminent pas par la langue ou par l’ethnie, elles se déterminent par les choix de suzeraineté de l’aristocratie. Ce n’est pas le « peuple » qui choisit, c’est le dirigeant. - 5’00 : il n’y aucune mention de Lambert de Nantes. La révolte de Nominoé n’est pas celle du peuple breton contre celui du peuple franc, c’est celle d’un prince des marges contre celui qui veut lui faire payer tribut. Le rôle de Lambert, ce comte franc, est décisif. Il faut comprendre que dès cette époque, l’aristocratie bretonne a noué des liens étroits avec l’aristocratie franque. - 5 ’44 : le pouvoir franc n’a pas cherché à détruire « les Bretons à néant », il s’est attaché sans réussite à soumettre ses dirigeants. Il l’a fait en tractant avec Judicaël, il l’a fait en nommant Nominoé missus imperatoris de l’empereur, il l’a fait en créant la marche de Bretagne, il l’a fait en organisant des raids, en liant des familles franques à l’aristocratie locale. Bref, prenez ce commentaire comme vous le souhaitez, moi je vais vous dire ce que j’en pense. Cette Bretagne du haut Moyen-Âge n’est pas : Une singularité dans un monde global Un fragment d’authenticité qu’ « on » a cherché à effacer dès le début Le prototype d’une résistance d’un peuple contre l’impérialisme franco-latin Le point de naissance d’une essence ou d’une conscience, trust the science (c’était pour les rimes lourdingues). A galon, a tatôt

@@denisbudbud et moi je ne suis pas fan des romans nationaux

@aurelien : oui en théorie vous avez raison. 😉

On comprend facilement qu'à ce moment de la vidéo, le son est un peu haché et qu'il s'agit bien de 1532, d'ailleurs, la suite du texte concernant d'Argentré et son livre, juste après annexion ne laisse pas de doute. (Neuze n'eo ket kalz a dra. Ar pouezusañ zo lâret.)

Oui. Belle initiative!

BRAVO et MERCI !

Mersi braz DOC !!! Pour tout, je diffuse depuis longtemps les bonnes paroles et l'union autour du traité au lieu de pleurer le bourreau ce qui le légitimise par trafique d'influence, renforçant le pouvoir de leur doctrine empoisonnant l'esprit collectif... Le dernier "Combat" se déroulera devant les instances internationales.